Les véhicules tout-terrain jouissent d’une grande popularité, que ce soit chez les amateurs de sports motorisés ou les travailleurs de secteurs tels que l’industrie pétrolière, la foresterie et l’agriculture. Cependant, ils présentent des risques considérables. Selon Statistique Canada, on compte en moyenne 100 décès liés aux véhicules tout-terrain chaque année, et 85 % des victimes sont des hommes. Parmi ces décès, 45 % sont attribuables à un tonneau ou à un renversement, soit le principal type d’événement mortel. Les autres causes de décès comprennent les collisions avec un objet stationnaire (16 %), les éjections (12 %) et les collisions avec un véhicule en mouvement (7 %).
De plus, selon l’Institut national de santé publique du Québec, il y a eu en moyenne annuellement 28 décès liés à la pratique récréative du VTT entre 2015 et 2020. En Ontario, on comptait déjà 9 décès liés aux VTT à mi-chemin de 2024, soit le double par rapport à la même période en 2023.
Ces récentes données montrent bien l’urgence, pour les entreprises, de se doter de politiques rigoureuses en matière d’utilisation sécuritaire des VTT, notamment en région éloignée et dans les zones de travail en plein air.
La formation à l’utilisation sécuritaire des VTT : une responsabilité de l’employeur
Les incidents causés par un manque d’expérience ou de jugement peuvent être prévenus par une formation adéquate. Les entreprises doivent donc établir des politiques concernant l’utilisation sécuritaire des VTT et s’assurer que leurs employés les respectent. De plus, elles doivent s’assurer qu’ils possèdent les certifications appropriées, peu importe leur niveau d’expérience, et particulièrement quand ils utilisent des VTT dans un milieu éloigné ou nouveau.
Il existe divers programmes de formation à l’utilisation sécuritaire d’un VTT au Canada. Au Québec, des cours sont notamment offerts par la Fédération québécoise des clubs quads (FQCQ). De plus, le Conseil canadien de la sécurité (CCS) offre un cours sur la conduite des VTT, qui est offert par des formateurs agréés par le CCS.
La plupart des provinces offrent aussi, à des fins de consultation, des guides, des vidéos et des trousses d’outils sur la sécurité : les conducteurs de VTT du Québec peuvent consulter la page Conseils de sécurité en véhicule hors route du gouvernement du Québec, et ceux de l’Ontario, la section sur les véhicules tout-terrain du Guide officiel de l’automobiliste.
Casques et équipement de protection individuelle (EPI)
Pour les conducteurs de VTT, le casque est sans doute l’équipement de protection individuelle le plus important. Les utilisateurs doivent impérativement le porter en tout temps – pas seulement sur la voie publique, mais aussi sur les sentiers en gravier. C’est la meilleure protection, pour les conducteurs comme les passagers. En effet, le port du casque peut réduire de 42 % le risque de décès et de 64 % le risque de traumatismes crâniens non mortels. Pourtant, une importante proportion des décès survient encore chez des personnes ne portant pas de casque.
Il y a deux principaux types de casques : le casque intégral (qui couvre complètement le visage et le menton) et le demi-casque (qui couvre seulement la tête et le menton). Selon la Société de l’assurance automobile du Québec, le conducteur et le passager doivent obligatoirement porter un casque conforme aux normes du Département des Transports des États-Unis (DOT) ou de la Snell Memorial Foundation ainsi que des lunettes de protection, si le casque n’est pas muni d’une visière. De plus, la Fédération québécoise des clubs quads recommande le port de gants, de bottes et de pantalons longs. On doit aussi choisir son équipement en fonction du terrain et de la tâche – par exemple, un plastron protecteur en motocross, ou des genouillères sur un terrain accidenté.
Les entreprises doivent fournir cet équipement et rendre son utilisation obligatoire, en particulier lorsque les employés circulent sur des terrains dangereux ou avec lesquels ils ont peu d’expérience.
Conduite avec facultés affaiblies
L’alcool et les drogues sont en cause dans environ la moitié de tous les décès liés aux VTT au Canada. Il est donc indispensable que les entreprises appliquent une politique de tolérance zéro à cet égard et s’assurent que les conducteurs sont sobres et alertes. Cette approche va dans le même sens que le Code criminel du Canada, qui traite la conduite avec facultés affaiblies d’un véhicule hors route de la même manière que la conduite avec facultés affaiblies d’une voiture.
Trousse de sensibilisation à la sécurité
Il est important de rappeler aux conducteurs d’être attentifs aux zones interdites et réglementées sur les sentiers. Ils doivent toujours être à l’affût des obstacles inattendus, par exemple les barrières sans signalisation, les barrières temporaires ou les chaînes de réparation, particulièrement dans les zones rurales ou boisées. Ces obstacles peuvent être difficiles à détecter dans l’obscurité ou à grande vitesse, et ont déjà causé des blessures graves, voire mortelles. Il est crucial de maintenir une bonne visibilité, de faire preuve de prudence et de rester sur les sentiers.
Sécurité des passagers
Les VTT à une place ne sont pas conçus pour transporter des passagers. L’ajout d’un siège ou d’une caisse de transport de marchandises improvisé augmente le risque d’éjection et de renversement. Si les VTT doivent servir au transport de passagers, les employeurs doivent fournir des véhicules à deux places, ou alors instaurer un système de jumelage avec plusieurs véhicules.
Exigences légales et responsabilité
L’utilisation de VTT sur les terres de la Couronne, les chemins de gravier ou les chantiers peut toujours exposer une entreprise à un risque de responsabilité civile si un employé cause des blessures ou des dommages matériels pendant son service. Les entreprises doivent s’assurer que les véhicules sont immatriculés et assurés, et que les employés connaissent les règles et les attentes de l’employeur, tant sur la route que hors route. En Ontario, les utilisateurs doivent respecter la Loi sur les véhicules tout-terrain.
Inspection et entretien
Avant chaque utilisation, les conducteurs doivent inspecter les pneus, les freins, les feux et les niveaux de carburant des VTT. Tout problème mécanique doit être signalé sur-le-champ. En outre, les entreprises doivent tenir une liste de contrôle des inspections et planifier des entretiens réguliers, ainsi que documenter les protocoles d’inspection et d’entretien aux fins de diligence raisonnable. Cela constitue non seulement une bonne pratique opérationnelle, mais aussi un facteur qui contribue à la défense de l’assuré en cas de réclamation.
Protégez-vous avec la bonne assurance
Même avec l’application de protocoles de sécurité, des incidents de VTT peuvent survenir et entraîner des conséquences coûteuses : blessures à des conducteurs ou à des tiers; dommages matériels près des chantiers ou des structures; et risque de réclamations découlant d’une formation inadéquate, d’un mauvais entretien ou d’une utilisation non autorisée. Pour en savoir plus sur ce que l’assurance couvre ou non, visitez la page du Service de prévention. Pour en savoir plus sur les façons de protéger votre entreprise grâce à l’assurance, visitez notre page sur l’assurance automobile des entreprises dès aujourd’hui.
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