Lorsque le temps commence à se refroidir, c’est le moment idéal pour les propriétaires de penser à l’hivernage de leurs bâtiments commerciaux. Tous les systèmes susceptibles d’être exposés au froid, y compris les systèmes de gicleurs automatiques pour la protection contre l’incendie, sont particulièrement vulnérables.
L’absence d’un entretien approprié est l’une des principales causes de défaillance des systèmes de gicleurs. S’ils ne sont pas correctement entretenus, ces systèmes peuvent geler, éclater, provoquer des dégâts d’eau et ne pas fonctionner en cas d’incendie. C’est pourquoi il est si important de vous assurer que votre système de gicleurs est prêt pour l’hiver et qu’il a été correctement inspecté, testé et entretenu par un entrepreneur qualifié, conformément au Code national de prévention des incendies – Canada (CNPI), qui se base sur la norme NFPA 25.
La plupart des bâtiments sont équipés d’un système de gicleurs sous eau (avec de l’eau dans les tuyaux), mais dans les zones où vous ne pouvez pas maintenir une température de chauffage adéquate, un système de gicleurs sous air (qui ne contient que de l’air dans les tuyaux) pourrait être utilisé à la place. Quoi qu’il en soit, tous les systèmes, sous eau comme sous air, nécessitent un entretien approprié pour éviter le gel ou les bris lorsque la température chute.
« Selon la norme NFPA 25, la température minimale pour avoir des systèmes de gicleurs avec des tuyaux remplis d’eau, dans tous les bâtiments, est de 4 °C. Cependant, je recommande généralement de maintenir le bâtiment à une température d’environ 10 °C à 15 °C, par précaution », explique Frank Cina, directeur du Service de prévention chez Northbridge Assurance.
Notions de base sur les systèmes de gicleurs sous air
Un système sous air utilise de l’azote ou de l’air pressurisé pour charger/surveiller le système, de sorte qu’il n’y a pas d’eau dans les tuyaux. Au lieu de cela, si le système est activé, l’eau est libérée par une soupape différentielle. Les systèmes sous air sont généralement utilisés dans des environnements sans chauffage, comme les quais de chargement extérieurs, les stationnements souterrains et les entrepôts non chauffés.
Cependant, il y a toujours des composants sous eau dans un système sous air, notamment à la jonction entre la canalisation d’approvisionnement en eau et la soupape différentielle, et ces composants doivent être maintenus à plus de 4 °C. Pendant les mois d’hiver, un système sous air qui n’est pas entretenu correctement pourrait geler ou éclater. Il peut également geler en raison d’un mauvais positionnement du tuyau de gicleur.
Dans le cadre d’une inspection annuelle, un entrepreneur qualifié doit vidanger le point bas ou les tuyaux d’évacuation auxiliaires d’un système sous air. Par contre, le propriétaire du bâtiment doit aussi continuer de vérifier l’état du système et de le vidanger au besoin. En période de gel, il est recommandé de vérifier quotidiennement la température dans les pièces où se trouvent les soupapes différentielles.
Notions de base sur les systèmes de gicleurs sous eau
Dans un système sous eau – le système de gicleurs automatiques le plus couramment utilisé pour la protection contre l’incendie – les tuyaux sont remplis d’eau et prêts à se déverser en cas d’incendie. Cependant, si leur température est trop basse, ils peuvent geler et éclater, provoquant d’importants dégâts d’eau. « La clé ici est de maintenir un chauffage adéquat, même si les travailleurs ne sont pas présents régulièrement. Mais n’utilisez pas d’appareils de chauffage temporaires, car cela constitue en soi un risque d’incendie », explique M. Cina.
Certaines installations sous eau utilisent de l’antigel pour protéger les tuyaux du gel, mais il est important de tester la solution antigel chaque année, avant le début de l’hiver (conformément à l’article 5.3.4 de la norme NFPA 25). L’antigel à base de glycérine peut être utilisé dans les systèmes de gicleurs en plastique (CPVC) et en acier, tandis que le propylène glycol ne doit être utilisé que dans les systèmes en acier.
Il est également important de déterminer le pourcentage d’antigel requis dans la solution selon les normes NFPA (ou d’utiliser une solution pré-mélangée commerciale), en se limitant au minimum nécessaire pour résister à la température la plus basse prévue. En fait, si la solution antigel circulant dans le système n’est pas maintenue à la concentration appropriée, elle pourrait geler quand même.
D’autres éléments à prendre en considération
Les propriétaires d’entreprises doivent vérifier que les portes, les fenêtres, les puits de lumière, les ventilateurs, les cages d’escalier, les combles, les greniers inutilisés ou tout autre espace caché n’exposent pas les tuyaux à des températures inférieures aux températures recommandées. « Des tuyaux peuvent geler même dans des bâtiments correctement chauffés – une porte laissée ouverte dans une copropriété commerciale pourrait entraîner un sinistre de centaines de milliers de dollars », explique M. Cina.
Dans certains cas, un bâtiment peut avoir une isolation inadéquate dans ses différents coins et recoins, ce qui provoque des courants d’air. « On découvre parfois qu’un tuyau suivant un mur extérieur n’est pas suffisamment isolé, dit M. Cina. Malheureusement, en général, on s’en rend compte quand on a un problème de gel ».
L’installation d’un chauffe-tuyaux ou d’un câble chauffant pour tuyau – où un câble est enroulé autour du tuyau pour le réchauffer – est une façon d’aider à résoudre ce problème. Une autre option consiste à envelopper le tuyau d’isolant dans les zones où il y a un risque de gel.
Par ailleurs, il existe des gicleurs spécialement conçus pour les zones non chauffées, comme les congélateurs-chambre ou les aires d’entreposage extérieur attenantes au bâtiment. Par exemple, une tête de gicleur sèche, de type pendant, peut prolonger le système sous eau de l’intérieur du bâtiment jusqu’à la zone non chauffée, avec un joint qui agit comme un tampon à la jonction entre le système sous eau et le système sous air.
Dotez-vous d’un plan en cas d’imprévu
Les propriétaires d’immeubles devraient envisager de mettre en place un plan en cas de panne de courant entraînant l’arrêt du chauffage, par exemple lors d’une grosse tempête hivernale. Cela pourrait impliquer de procéder à la purge des tuyaux, ce qui peut être coûteux – mais il serait beaucoup plus coûteux de réparer les dégâts si vos tuyaux gelaient. Grâce à la technologie, notamment des capteurs, il est maintenant possible de consulter la température dans un bâtiment via votre téléphone portable (et de configurer des alertes), de sorte que vous saurez s’il y a un problème sans devoir vous rendre sur place.
Même si vous louez vos locaux, l’entretien du système de gicleurs pourrait être votre responsabilité. Vérifiez votre bail ou contactez le propriétaire du bâtiment et obtenez une copie du rapport d’inspection. Les inspections annuelles doivent être effectuées par un entrepreneur qualifié en protection contre l’incendie, qui identifiera toute déficience ou tout problème d’entretien. L’inspection, les essais et l’entretien doivent respecter les exigences du Code national de prévention des incendies – Canada (CNPI), qui se fonde sur la norme NFPA 25.
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